HC : Bonjour Maître Gicquel, merci de me recevoir.
FG : Je vous en prie.
ST : Soyez le bienvenu.
HC : Très bien ! Je voulais vous poser quelques questions sur la profession de notaire. Il semblerait qu’elle ait évolué au cours de ces dernières années. Est ce vrai ?
ST : Le notaire est un officier public. De par sa nature, il a pour charge d’appliquer les lois et les réformes, qu’elles soient fiscales ou sociales, et il le fait scrupuleusement. De fait, la profession évolue en fonction de l’univers législatif et des nouveaux cadres qu’il nous impose.
HC : Bien entendu. Je pense avoir mal formulé ma question. En fait, je voulais plus parler de l’image du notaire auprès du grand public.
ST : Oui bien sûr, je vois ce que vous voulez dire. Il est vrai que l’imagerie populaire a très souvent représenté le notaire dans son bureau grand siècle sentant l’encaustique, une sorte de notable local plutôt confortable à tous les sens du terme. Tout cela remonte au début du siècle, mais cette image a la vie dure.
HC : Vous n’êtes pas comme ça.
ST : Florent, es-tu comme ça ?
FG : Ahaha ! (rires) Non, bien sûr que non. Aujourd’hui, disons depuis une cinquantaine d’années au moins, le « profil » si j’ose dire, a beaucoup changé. Ce, sous l’impulsion des nouvelles générations et des progrès liés aux nouvelles technologies notamment. Vous savez, nous sommes des professions libérales, tout comme le sont les avocats, les experts-comptables, les médecins, par exemple.

HC : Oui, bien sûr, mais n’y-a-t-il pas ce côté « obligatoire » du passage par la case notaire ? Lors d’une succession par exemple…
FG : Bien entendu ! Nous sommes des officiers ministériels et à ce titre devons valider juridiquement toute démarche relative à ce genre de situation, et je vous le rappelle, appliquer la loi. Mais je crois comprendre où vous voulez en venir. Il est vrai que nous intervenons très souvent dans des moments dits délicats : Décès, héritage, divorce, etc.
ST : Absolument ! Même lorsque nous établissons des contrats de mariage ou des représentations légales, on nous associe automatiquement et surtout émotionnellement avec ceux-ci. Pourtant, nous ne faisons que du conseil pour que votre démarche se déroule sans encombres, en toute équité pour les parties concernées et qu’elle soit conforme au droit en vigueur. Nous sommes une interface légalement incontournable, mais tout est dans l’art d’exercer ce métier. Il faut être avant tout dévoué et empathique, être à l’écoute, sinon ça ne mène nulle part.
FG : Oui, effectivement. Il faut privilégier l’humain, sinon on va dans la mauvaise direction.
HC : Il y a donc une part psychologique non négligeable dans votre activité ?
ST : Évidemment ! Notre rôle ne se limite pas à rédiger des actes, même si c’est la finalité. Ainsi, contrairement aux notaires des générations précédentes. Nous accompagnons davantage les gens, nous les conseillons, les rassurons parfois. Nous leur expliquons en détail les termes légaux qui sont utilisés et leur signification exacte. Ce que cela implique. Puis nous détaillons précisément les différentes étapes et leur raison d’être...
FG : J’ajouterais que bien souvent, les personnes que nous voyons sont démunies ou un peu perdues face à la situation et aux démarches à accomplir. Nous les suppléons donc en vrai partenaire afin d’aller de l’avant et les aidons à atteindre leur but, dans le cadre parfois strict et complexe de la loi.

HC : J’ai noté, au sein de vos services, que vous aviez un département immobilier.
FG : En effet, nous avons un lien naturel avec la vente de biens, très souvent, pour nos clients, nous réalisons des estimations, ce en suivant des critères très précis concernant le marché et ses évolutions.
Nous assistons, certes les vendeurs, mais aussi leurs acquéreurs afin de respecter en tous points les démarches légales à accomplir, transmettre les informations utiles en privilégiant la transparence. Ce afin de garantir une équité optimale pour l’un comme pour l’autre. Notre position socio-économique d’officier public et l’obligation morale liée à celle-ci, ne nous permet pas l’approximation ou la fantaisie. De plus, ancrés par tradition à l’histoire de notre région, j’allais dire que nous connaissons la valeur de chaque pierre... C’est une métaphore. (sourires)
HC : Je comprends et c’est assez logique en fait. Quelle est la part de cette activité au sein des deux Études ?
ST : Cela est variable évidemment, car c’est bien sûr relatif au marché lui-même, que cela soit sur Erquy, Fréhel ou sur notre zone d'intervention* et même au-delà. C’est une branche d’activité qui exige un faisceau de compétences assez complexes, et il s’avère que nous en maîtrisons chaque aspect. Dont acte !
HC : Rendez-vous est pris, dès que j'achète une maison, je viens vous revoir (sourires) Maître Trotel, Maître Gicquel, je vous remercie beaucoup de m’avoir accordé de votre temps. Je vais vous laisser travailler. Je vous souhaite une bonne journée.
ST/FG : A vous aussi. Merci d’être venu.
* Zone d'intervention : Erquy, Fréhel, Pléneuf-Val-André, Plurien, Sables d'Or, Saint-Cast-Le-Guildo, Matignon, Pléboulle, Hénanbihen, La Bouillie, Hénansal, Saint-Alban, Lamballe...